La Revolucion est partout à la Havane, tout comme le culte des figures charismatiques du Ché et de Fidel dont les représentations ornent les murs et les bâtiments, avec somme toute assez de talent artistique comparé aux idolatries traditionnelles des autres communistes — les autres, ceux qui ont froid là. Du coup on s’est dit que pour notre dernière journée à La Havane, il nous fallait passer par la Place de la Révolution, histoire de sentir un peu de cette ferveur populaire … ou pas.
Bon, on ne peut pas dire qu’on ait été transcendé. La Havane souffre, l’humidité colle à la peau les rejets des classics cars au pot d’échappement tout aussi classique — ce n’est pas un compliment — et faute d’investissement certains parcs deviennent des dépotoirs. Troisième sans abri à droite, on tombe sur la fameuse place où les Cubains ont échangé une oppression pour une autre, une qui marche un peu mieux quand même. La grandeur est de mise, mais on a tout de même l’impression d’atterrir dans une réclame après avoir traversé Pripiat, même mon vocabulaire devient old school.
Pause, regen, nouvelle quête : du wifi. L’internet d’Etat est présent dans certains endroits de la ville : c’est facile, c’est là où on dirait que les gens attendent le bus, sauf qu’il y a pas de bus mais des smartphones. Vu qu’on est des touristes – faut assumer à un moment – et qu’on est en vacances – on assume aussi – et qu’en plus on n’a pas trop des tronches de cubains – encore que moi … on assume .. un peu -, on décide de se cibler le bar d’un hôtel classouille.
Epic loot, l’endroit est franchement sympa et un groupe de musiciennes accueille d’un coucou bien placé une Clara aux yeux qui brillent. La petite est aux anges, maman a Internet et papa a un cocktail qui ressemble à quelque chose pour une fois … nan parce que le mojito, c’est quand même bien surfait. Viva Al Capone en Havana.
