27/28.12.17 Fin du voyage et bilan

C’est sur l’ambiance Bronzés du complexe hôtelier de Varadéro que nous concluons nos vacances à Cuba. Il est 11h, nous avons rendu notre chambre et profitons des installations du club, le temps d’organiser notre retour vers la Havane en fin d’après midi. Temps s’il en est, tout à fait adéquat pour faire un petit bilan de ce séjour à Cuba.

Cuba, à la croisée des temps

Les clichés de l’île ne mentent pas, ou peu. L’île a un potentiel énorme en termes de paysage et d’écosystème pour en faire un petit paradis des Caraïbes. Elle est aussi figé dans le temps à certains endroits et en pleine mutation à d’autre. Pas de surprise donc par rapport à ce à quoi nous nous attendions.
L’ouverture après l’embargo donne un coté brouillon sur beaucoup d’aspects : les libéralisations progressives (taxis collectifs dans certaines villes, casa particulares (nombre de chambres, casa independentes), moyens de télécommunication … tout cela en est à ses balbutiements et on ressent partout le conflit qui agite les populations entre la façon de faire historique, les valeurs défendues et l’ouverture progressive.
Le tourisme, lui aussi, est en proie à ces contradictions, et on ne peut s’empêcher de penser que le rétropédalage de Trump vis à vis de Cuba n’est peut être pas un mal pour l’île, dans les premières années en tous cas. Cuba doit déjà gérer les hordes Canadiennes — et pas les plus éduquées — et Russes — pas les plus subtils —, à mon sens ils ont besoin d’un peu de temps pour s’adapter au tourisme de masse en provenance des Etats-Unis. Difficile de garder une identité quand on est pris entre de telles contradictions.

Malgré une destination routarde, il est possible de voyager en famille

Pour le moment Cuba est une destination de routards par excellence. La péninsule de Varadéro exceptée, les villes cubaines sont particulièrement adaptées à une recherche d’un confort sommaire et de dernière minute. Est-ce à dire qu’on ne peut pas voyager en famille : loin s’en faut.
Notre voyage familial s’est extrêmement bien déroulé : à aucun moment nous ne nous sommes senti en danger, nous n’avons pas eu de protéger particulièrement notre enfant de trois ans, hormis des moustiques et du soleil. Après tout dépend le caractère adaptable des enfants : s’il est nécessaire de trouver en permanence certains produits (lait, gateaux, couches, médicaments par exemple…) il vaut mieux temporiser. De notre coté nous avons la chance d’avoir une enfant, certes jeune, mais tout à fait adaptable et qui a bien compris la démarche de voyage. Elle en sort grandie et ses parents extrêmement fiers, la trousse à pharmacie est toujours remplie.

Une démarche photographique plus mûre

D’un point de vue personnel, mon seul but pendant ces vacances était de profiter de la déconnexion forcée pour reprendre la photo de voyage — en plus de passer la majorité de mon temps en famille, évidemment. Sur ce plan, je suis particulièrement satisfait de ce voyage : je sens que ma démarche a extrêmement murie par rapport aux premières interrogations d’il y a maintenant près de 5/6 ans. Celle-ci est structurée et organisée à la fois techniquement et psychologiquement.
Techniquement, je ne suis parti qu’avec mon appareil photo (Fuji X-T1, 35mm & 18mm) et mon ipad. Tout a été fait sur place le jour même ou le lendemain afin de conserver l’aspect « à chaud » de la restitution photographique. Plus important encore, la démarche psychologique d’absorption et de restitution me parait de plus en plus mûre : quand j’arrive dans un lieu, il y a toujours un petit temps consacré à capter l’atmosphère. Quel sera le point focal à rendre, quel est le message principal à transmettre particulièrement dans cet endroit, précisément à ce moment ? Certaines questions sont élucidées très rapidement : traitement, focale, cohérence générale ; tout cela est plus mûr, moins volatile et certains aspects bien ancrés comme ma touche personnelle. Les automatismes prennent le relai pour ensuite laisser place à la créativité. Cela fonctionne très bien, et Cuba s’y prête aussi beaucoup.

Un beau voyage, mais content de rentrer chez soi

Pour la première fois depuis très longtemps je suis heureux de rentrer chez moi ce soir. Cela peut paraître paradoxal mais il ne faut pas l’interpréter comme l’expression négative de mauvaises vacances ou d’un mauvais voyage.
Il s’agit juste d’un manque d’accointance avec l’atmosphère des Caraïbes. Il y a certes certains aspects qui sont peu agréables : les dizaines de piqures de moustiques, les quinze chansons qui tournent en boucle à fond toute la journée partout et qui finissent par donner envie à chacun de mes neurones et sauter d’une falaise, la gastronomie et l’art inexistants, l’eau qui colle et la crasse des classics cars qui s’agglutine en permanence. Ca ok, ça ne me manquera pas.
Mais globalement j’en retire une expérience tout à fait positive : je souhaitais voir Cuba et m’attendais à son état en mutation. Check. Je souhaitais passer du temps en famille et partager avec eux plus qu’une heure par jour. Check. Je souhaitais me vider la tête, laisser les contraintes parisiennes loin, très loin. Check. Je souhaitais connaitre le fun d’un Noël au soleil. A peu près Check. Me remettre à lire, signe que le cerveau se repose. Check. Retranscrire mon voyage en photos et tenir le blog quotidiennement. Doublement Check.
Somme toute le bilan est donc positif. Est-ce que je reviendrais à Cuba ? Nul ne le sait et honnêtement j’en doute. En tous cas, je ne pense pas que cela soit avant un petit moment. J’ai juste hâte de retrouver les potes, de fêter le nouvel an avec eux et de renouer avec le confort pour lequel on passe tant de temps à travailler. Mon coeur veut toujours quitter la France pour passer du temps à l’étranger dans une expérience de vie plus longue, mais si le Canada a toujours une place dans la top list, c’est décidément l’Asie qui a ma préférence.
Hasta Luego, Cuba

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