Jour 6. Koh Samui entre paradis et industrie

Soyons clairs, d’une fenêtre parisienne, Koh Samui c’est un petit bout de paradis. Mer turquoise, ciel bleu, soleil omniprésent, sable clair, une crique agréable et une eau à la température du bain. Deviens-t-on exigeant lorsqu’on « s’achète » quelques jours au paradis ? Cherche-t-on à nier les dessous de l’industrie du confort ?

L’image que l’on cherche à (se) donner de tels endroits balance inévitablement entre la carte postale et la réalité ; que cette image soit mentale ou photographique. La photo cherche son équilibre entre le souvenir idyllique et la mémorisation d’une réalité ambivalente. Comment ne pas vouloir conserver cette vue magnifique de la plage, ces instants de pur calme et de repos qu’on est venu chercher à l’autre bout du monde ? On tombe alors inévitablement dans la photo de vacances, – de vide -, de paysage paisible et calme qui, on l’espère, nous permettra de conserver un petit bout de soleil lorsqu’on rentrera dans nos pénates grisâtres.

Mais cette tendance à la carte postale n’empêche pas d’avoir une vision réaliste. Le tourisme est l’industrie principale de cette île. La cahute en bois fait place au béton, les restaurants de plage se standardisent et s’occidentalisent, la musique est américaine et suinte le romantisme suranné (merci Bryan). Pas de Thaïs sur la plage, si ce n’est les serveurs, les masseuses et les jeunes filles qui se sont laissés tenter par l’argent facile d’occidentaux à la panse lâche, qui très sincèrement donnent l’impression de s’ennuyer ferme au final.

Je me demandais ce que j’allais ressortir en photo. Au terme de cette journée à Koh Samui, il s’avère que ces deux aspects sont tout aussi présent. J’ai toujours du mal avec la photo de vacances, pour laquelle j’ai peu d’affection au final, mais je ne peux m’empêcher d’y cèder tout de même acceptant par la même qu’au final je ne suis ici qu’un touriste. Puis l’envie de saisir quelques clichés de l’autre face de la pièce prend le pas, avec la gène de celui qui immortalise un travers social.

Un petit mot sur l’outil tout de même, afin de complèter cette réflexion sur la démarche photographique en vacances. Je ne suis parti qu’avec le GF1 et son pancake 20mm (plus ou moins équivalent à un 40/45mm en termes de champs). J’aime la focale fixe et son zoom pédestre, qui force à se bouger et à être plus imaginatif en termes de cadrages. Mais j’en ressens à présent la limite, par rapport à ce que j’ai envie de saisir. De plus en plus je m’aperçois que c’est vraiment le détail qui m’interpelle et le zoom me manque. Pour les prochains voyages il faudra que je me dote d’une focale un peu plus longue 🙂

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