Jour 11. Caccamo et Cefalu, à la recherche du touriste perdu

Une fois n’est pas coutume, nous quittons les routes cabossées et pistes poussiéreuses pour une journée culturelle. Nous avions le choix entre des ruines, des ruines, mais ce serait pas un temple, non des ruines …ou un château, celui de Caccamo. C’est cette dernière possibilité qui a remporté l’adhésion de la famille. La Sicile regorge de châteaux forts dits « normands » et nous avions déjà pu en apercevoir de beaux à Casteglione di Sicilia ou à Castelmona.

Bon comme vous l’imaginez, sur la route du château, nous avons fait toutes les blagues imaginables sur le nom, de Caccamachin, Caccatruc ou Caccamora. Nous avons pensé très fort à notre ancien colloc qui aurait été un spécialiste pour trouver l’ensemble des jeux de mots possibles. Et puis nous sommes arrivés au pied de l’édifice. Nous garons la Fiat500truc sur un parking avec vue sur la vallée (oui elle aussi a des goûts de luxe maintenant), passons devant des autochtones impassibles restant à l’ombre, et entrons dans le chateau qui était presque désert, ce qui était incroyable étant donné le niveau de conservation de la forteresse. Nous passons de pièces en pièces, avec des explications assez réduites récupérées soit en italien, soit par le biais d’un QR code d’une fiabilité toute relative. Après la partie ancienne du chateau, puis la partie rénovée avec démonstration du mode de vie bourgeois du 17ème siècle, nous nous retrouvons dans plusieurs pièces dédiées à une collection d’armes très hétéroclite. La surprise ne s’arrête pas là car on croise une mini exposition de photos et une mini collection de minéraux et de fossiles. Franchement, le maitre des lieux aurait été philatéliste ou chionosphéréphile, on en aurait aussi profité. Tout cela semblait un peu atypique mais le chateau était superbe et la vue époustouflante. J’ai pu entendre des « ah oué », « quand même », « ca en jette », « ouaou » parmi la famille.

A l’issue de notre heure culturelle et après avoir promis à Mininou qu’on lui laisserait dessiner toutes les armoiries vues dans le chateau mais pas maintenant….plus tard…. Nous avons tenté une percée dans la vieille ville de Caccamo, mais nous ne savions pas si c’est à cause du nom, de la pandémie ou d’autre chose. Il n’y avait toujours aucun touriste, donc aucun attrape-touriste et même la boutique recommandée pour vendre des « délices de sicile » avait recentré son activité sur une vente de produits indispensables aux locaux. Je vous laisse deviner … non pas la vespa … non pas les pâtes … mais le café.

Et c’est ainsi que comblés par le chateau de Caccamo, nous partons pour notre prochaine destination : Cefalu. L’arrivée sur la ville est saisissante : une mer turquoise, une vielle ville très jolie et juste derrière un petit « rocher » de 300m de hauteur (non nous ne l’avons pas gravi sous 30 degrés avec une Mininou de 6 ans). Nous garons notre fidèle destrier puis allons directement dans la vieille ville. Nous tentons de trouver des douceurs locales pour enfant (i.e de la pâte d’amande) et pour grands (i.e une bonne quille) mais sans grand succès. L’estomac dans les talons nous filons dare dare dans un troquet local pour une farandoles de plats locaux délicieux sur une terrasse ombragée donnant sur la cathédrale arabo-normande de la ville (le vin était bon mais je vous assure, l’UNESCO l’a même reconnu au patrimoine mondial). Hop un café allongé et un macchiato, une glace sur le passage et zou on part motivés mais le ventre lourd pour la visite de la ville. Arrivés sur le port, nous sommes saisis car nous ne voyons pas le sable de la plage si emblématique de la ville. Aurait-elle disparu ? Inquiets, nous contemplons bouche bée une forêt de parasols et d’humains à la peau noircie par le soleil. Franchement les fêtes sur les quais de Paris ou sur les Invalides post-confinement c’était rien en comparaison. Nous prenons la tangente et longeons des restos « lounge » remplis de plagistes bedonnant à la peau rouge en tout petit maillot de bain (Note pour un business : je pense qu’importateur de biafine peut être un bon créneau).

Je persévère en gardant mes points touristes habituels et nous irons quand même voir la « porte de la mer », autrement dit la porte médiévale qui permettait de relier la ville à la plage. Là c’était plus la « porte des parasols ». Sans faillir, je me faufile entre un couple mangeant des anchois et un groupe buvant des bières pour montrer un lavoir médiéval à une Mininou perplexe. Bref, nous jetons l’éponge, remontons la rue principale fermée pour la pause quotidienne dédiée à la sieste autochtone pour reprendre Rossinante et retourner dans notre campagne. Au moins nous aurons retrouvé les touristes… ils sont tous sur la plage à Cefalu !

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